Couverture du journal du 23/03/2024 Le nouveau magazine

C’Distrib : comme une boule de flipper

Depuis Dax où ils étaient venus finir leur carrière militaire, Christian Haag et Olivier Cousin alimentent les campings, cafés et casino landais en flippers, baby-foot, jeux d’arcade et distributeurs automatiques de jouets qu’ils savent aussi réparer. Une croissance régulière qui les pousse aujourd’hui à s’agrandir.

Olivier Cousin et Christian Haag © J. D. C'Distrib

Olivier Cousin et Christian Haag © J. D.

Ils déménagent cet hiver dans un local plus grand, plus du double des 185 m2 actuels qu’ils occupent à deux pas du centre-ville de Dax. Pas vraiment pour faire grossir l’entreprise, mais pour être plus à l’aise, avec plus de confort et dans un coin de la tête, l’idée d’embaucher quelqu’un à l’année. Car dans l’atelier de la rue Labadie où ils se sont développés ces dernières années, il ne reste quasiment plus un mètre carré de libre au milieu des flippers, mini-manèges de galerie marchandes, jeux du palet et autres distributeurs de bonbons et petits jeux gadgets pour enfants.

RETOUR DES SALLES DE JEUX

« La disparition de beaucoup de bars dans les dernières décennies, ajoutée à l’interdiction de la cigarette dans les lieux clos, ont fait du mal aux jeux de cafés, comme les flippers. L’esprit cosy lounge, sans bruit, les a même mis sur la touche. Mais le côté années 1980 revient à la mode, on le sent dans les demandes de certains cafetiers. Aujourd’hui, des campings font même des travaux pour remettre des salles de jeux dans lesquelles les gens jouent en famille », explique Olivier Cousin qui a rejoint il y a quatre ans Christian Haag, gérant de C’Distrib depuis 2016.

Dans ce marché de niche plutôt en décroissance à l’échelle nationale, leur société dont le chiffre d’affaires a été multiplié par 10 en six ans est, elle, en développement, « car nous nous adaptons constamment aux besoins, en écoutant les clients et en allant chercher de nouveaux jeux sur des salons européens notamment », assure Christian Haag. Ce Niçois, ancien lieutenant-colonel à l’étranger (Kosovo, Afghanistan, Afrique) a, depuis sa jeunesse, toujours eu envie de faire carrière dans le privé après l’armée de terre.

C’DISTRIB

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« Je pensais être saisonnier, faire de la location de vélos, je venais pas mal en vacances par ici », rembobine celui qui a fini sa carrière à l’Ealat (École de l’aviation légère de l’Armée de terre) de Dax. Et puis l’opportunité de cette société de distributeurs de jeux à la vente a fait le reste. « C’était une boîte assez grande qui a été découpée par secteurs, j’ai racheté le côté Landes et j’ai découvert la vie d’entreprise en marchant : investir, négocier des contrats, être commercial, voir la concurrence, apprendre la partie technique manuelle, etc. » puisqu’ici, tout se répare à l’atelier.

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75 % D’ACTIVITÉ SAISONNIÈRE

Il perçoit vite le potentiel. « Au départ, vu la demande, j’ai acheté, en plus des jeux de distribution de jouets à pièces, un billard, deux jeux du palet et quelques baby-foot. Olivier venait m’aider pour les livraisons… ». ll finit par le rejoindre, lui qui a travaillé dans l’État-major avant d’être capitaine à l’Ealat pour sa fin de carrière en famille dans les Landes, près de ses origines lot-et-garonnaises.

Petit à petit, les associés rachètent des emplacements dans des campings, puis d’autres encore, pour placer leurs machines. En volume, leur activité se fait aujourd’hui à 25 % à l’année, avec notamment le casino Caesar Palace de Saint-Paul-lès-Dax, des cafés en Chalosse et sur Mont-de-Marsan (au cinéma et dans des grandes surfaces), et les trois-quarts restants durant la saison estivale, essentiellement dans les hôtelleries de plein air de la côte, de Biscarrosse à Bidart (Pyrénées-Atlantiques), avec quatre personnes embauchées chaque été.

Leur parc comprend autour de 250 distributeurs de jouets qu’ils font évoluer vers moins d’emballage plastique, et 250 jeux (flippers, baby-foot, jeux du palet, billard, mini-manèges, etc.) qui peuvent parfois tomber en panne. « On est comptable, secrétaire, commercial, livreur et aussi technicien-réparateur, tout à la fois ! », rigolent-ils. Et ils ne cessent de se diversifier. Au camping Lou Broustaricq à Sanguinet, ils ont aussi repris la location de vélos, l’exploitation du mini-golf avec granités et barbes-à-papa, et ils louent des lits bébé ou grilles pour le barbecue. L’été prochain sur Biscarrosse, ils ont prévu de fournir un trampoline élastique.

Dernière évolution en date : aller vers plus d’électronique avec paiement numérique, distributeur de jetons par carte bancaire et sans contact. De quoi se créer encore un nouveau métier…