Couverture du journal du 19/11/2024 Le nouveau magazine

Café Terra, un restaurant au service du vivant

À Saint-André-de-Seignanx, le collectif Permaps a créé Café Terra. Plus qu'un restaurant, c'est un lieu de vie, de partage de connaissances et de rencontres intergénérationnelles.

Café Terra

Coprésidente de Permaps, Marie Meunier est très investie dans la réussite du Café Terra. © Charlotte Lutz

Une programmation d’ateliers et d’événements calée pour plusieurs semaines, 15 à 25 couverts servis chaque midi et un brunch mensuel qui attire une cinquantaine de personnes… Les premiers mois d’exploitation de Café Terra sont très positifs. Ouvert le 1er août dernier à Saint-André-de-Seignanx, ce restaurant et hub associatif a été créé par le collectif Permaps. « Nous sommes un regroupement d’individus et d’associations dont l’objectif est de promouvoir et d’éduquer à la santé mentale, environnementale et physique », explique sa coprésidente, Marie Meunier.

Fondé en 2019, Permaps développe des lieux ressources afin « d’apprendre en vivant des émotions et de partager des moments de plaisir ». Une ferme pédagogique, ​un jardin d’apprentissage nature et une salle pour des thérapeutes ont ainsi été créés. À part cette dernière qui est installée à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), toutes les activités du collectif sont situées à Saint-André-de-Seignanx. « Alors, quand en décembre 2023, nous avons appris que le restaurant du village allait fermer, on s’est dit que ce n’était pas possible. » Très attaché au maintien du lien social, le collectif a convaincu la mairie de lui céder le bail afin d’y développer « un restaurant au service du vivant ».

Tiers-lieu hybride

Avec 20 000 euros obtenus grâce à un financement participatif et au soutien du conseil départemental, du conseil régional et de l’Europe, Permaps a transformé le local de la place Andriou en un tiers-lieu hybride. « L’aménagement a aussi nécessité pas mal de système D et beaucoup d’huile de coude de la part des membres du collectif », sourit Marie Meunier.

Ouvert du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h, le restaurant accueille la clientèle pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le goûter. Chaque midi, la carte propose un plat végétarien et un plat carné pour satisfaire tout le monde. Dans un cas comme dans l’autre, « tous les produits sont issus de circuits courts ». Et de temps en temps, des bénévoles alsaciens prennent le contrôle des cuisines pour concocter des spécialités de leur région.

Mais l’activité du Café Terra ne s’arrête pas à la restauration. Le lieu a été pensé pour susciter la rencontre. Un espace de coworking d’une dizaine de places permet ainsi à tout un chacun de venir travailler gratuitement (seules les consommations sont payantes). Et les enfants sont les bienvenus : un espace ludique avec jeux intérieurs et extérieurs a été aménagé à leur intention.

L’espace propose aussi de nombreuses animations. Plusieurs fois par semaine, des professionnels ou des passionnés louent la salle pour y animer des ateliers ouverts au grand public : poterie, vannerie, céramique, baby yoga, art-thérapie… Une fois par mois, les « Apéros grignotines » proposent des soirées autour d’artistes ou de ciné-débats. Quant aux conférences organisées lors des « Apéros bulle de savoir », elles permettent de se cultiver tout en dégustant tapas et boissons.

Café Terra

Chaque midi, la carte propose un plat végétarien et un plat carné confectionnés avec des produits issus de circuits courts. © Charlotte Lutz

Bientôt une épicerie

Et le panel d’activités du Café Terra doit prochainement s’enrichir, avec l’ouverture d’une épicerie. « Nous mettons déjà en lumière les produits locaux dans le restaurant. Mais nous voulons aussi promouvoir les circuits courts pour l’alimentation de tous les jours. Nous vendrons les légumes et les œufs de la ferme pédagogique. Et nous sommes en train de démarcher les artisans et producteurs locaux pour élargir l’offre. » Très engagé dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, Café Terra reprendra également les invendus des agriculteurs et les valorisera en confectionnant des paniers proposés à prix libre.

« Toutes nos actions se basent sur les valeurs de Permaps, reprend Marie Meunier. Prendre soin de la terre, prendre soin des personnes, s’épanouir et coopérer. » Cette philosophie s’applique jusque dans le modèle économique de Café Terra. Si trois postes salariés ont été créés pour le gérer, 25 % de l’activité repose sur le bénévolat des membres du collectif.