Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Biolandes, extraits naturels

À Le Sen, en Haute Lande, la discrétion est une marque de fabrique. Ici, Biolandes, fondée en 1980 par Dominique Coutière, prospère au point d’être aujourd’hui présente dans 16 pays. Un leader mondial des essences naturelles.

Biolandes

©JPEG-STUDIOS

En arrivant dans le petit village de Le Sen, juste à côté de Labrit, pas un seul panneau n’indique l’entreprise qui emploie 200 salariés sur site, entre acteurs de production, d’analyse, du développement, de la logistique, des achats et de la force de vente. Il faut faire confiance au GPS, rouler sur la longue route de Bélis, puis s’étonner de l’entendre demander de s’arrêter devant une vieille ferme landaise à colombages noirs. Là, un habitant nous indique finalement le reste du chemin. Encore deux kilomètres au milieu des pins et voici que surgissent l’usine et le siège social de Biolandes, spécialiste des essences naturelles destinées aux parfumeurs-créateurs du monde entier.

CHAMPS, LABORATOIRE R&D ET USINE DE TRANSFORMATION

Devant le bâtiment administratif tout en verre et bois, le logo de la société a été creusé dans la terre pour apparaître sous forme d’un étang dans lequel se reflète l’ensemble architectural. Une idée qui date de 1990 : le logo vu du ciel, « c’était anticipé pour Google Maps ! », s’amuse le directeur général, Philippe Coutière, fils du fondateur, devant ce site de 30 hectares, entre champs de pins, usine de transformation et laboratoire d’analyses et de création. Ici, sont d’ailleurs expérimentés tous les produits côté parfumerie et arômes alimentaires : « J’ai eu le Covid. J’ai perdu l’odorat et un peu le goût pendant sept mois, je ne pouvais donc plus être dans le panel des testeurs ! », raconte le dirigeant, diplômé de l’École Centrale de Lille.

Philippe Coutière, Directeur général de Biolandes

Philippe Coutière, Directeur général de Biolandes ©JPEG-STUDIOS

C’est à la fin des années 1970 que démarre l’histoire de l’entreprise familiale. D’une famille originaire de Brocas, Dominique Coutière, ingénieur issu de Centrale, revient un jour d’un voyage à Québec où il a observé la distillation des aiguilles de sapin, et décide d’appliquer le procédé « sur la seule vraie ressource qu’on a dans les Landes, le pin maritime ». Biolandes naît en 1980. Sous son impulsion, les techniques de distillation traditionnelles sont modernisées par la mise au point d’un procédé de distillation en continu, qui sera ensuite appliqué à l’extraction du ciste et des mousses.

La première filiale de Biolandes est créée en 1988 dans la région aride del Andévalo, en Andalousie, pour son ciste sauvage des collines, avec atelier d’extraction pour maîtriser la production. En 1991, Biolandes se dote d’une unité de production dans la vallée turque d’Isparta et ses belles roses à parfum. Début de l’aventure malgache en 1995 avec la culture de l…