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Nouvelle-Aquitaine : Usine du futur, un programme pionnier depuis dix ans

Le programme Usine du futur, avec lequel la Région accompagne l’amélioration des performances des entreprises industrielles du territoire, fête ses 10 ans. Pour l’occasion, une quatrième version du dispositif, en lien avec la feuille de route Neo-Terra et financée par le Conseil régional, veut diagnostiquer et accompagner la transformation de 300 entreprises régionales en 3 ans.

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L'usine de l'entreprise Pernat SMJ, fournisseur d'équipements industriels, à Saint-Médard-en-Jalles. © François Roche / Région Nouvelle-Aquitaine

Le programme Usine du futur, cher au président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, fête ses 10 ans. « Tout est parti d’une expérience chez Turbomeca (aujourd’hui Safran Helicopter Engines) à Bordes, près de Pau, en 2014. Avec François Pellerin, le directeur de l’usine, et Émeric d’Arcimoles, le président de l’entreprise, nous avons entièrement repensé ce site de production de 2 500 salariés : robotisation, flux de production, organisation du travail, innovation… Et le résultat a été spectaculaire », se souvient Alain Rousset. Avec un investissement de plus de 120 millions d’euros et une attention toute particulière portée à la qualité de vie au travail, la productivité de l’usine connaît un bond de 100 %. « Nous avons ensuite théorisé cette démarche en stratégie de politique industrielle régionale », poursuit le président du Conseil régional. En 10 ans, le programme Usine du futur a ainsi permis de diagnostiquer 1 171 sites d’entreprises industrielles ou de service à l’industrie néo-aquitaines, dont 150 ETI, 60 % d’entreprises entre 10 et 50 salariés et 26 % d’entreprises de moins de 20 salariés. Plus de 1 900 dossiers d’aides ont été votés ; 684 entreprises ont engagé des actions de transformation ; le tout pour un montant de 257 millions d’euros d’aides individuelles et collectives et un investissement total dépassant le milliard d’euros.

Visite d’Alain ROUSSET chez un équipementier aéronautique des Landes, où a été développé un projet de Smart Factory visant à relier l’outil de production aux clients et fournisseurs. © RNA / Olivier Ouadah

Renforcer l’accompagnement et la gestion durable des usines

Aujourd’hui, le dispositif Usine du futur entre dans sa quatrième phase, avec un nouveau programme en deux parties : après un diagnostic de 5 jours, un accompagnement méthodologique au plan de transformation et de modernisation de 5 jours est également proposé, entièrement financé par la Région. Outre l’amélioration des marqueurs économiques, « nous avons souhaité renforcer l’accompagnement et la gestion responsable et durable des usines, en travaillant sur l’autonomie, l’organisation, l’amélioration continue, une meilleure gestion des stocks, l’économie circulaire, l’économie des ressources ou encore le recyclage. Tout en dépénibilisant l’acte de production. L’idée est de lier l’Usine du futur à la feuille de route Neo-Terra en aidant les usines à considérer les enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux, ainsi que l’impact sur leur territoire », décrit Alain Rousset. Pour notamment recruter et pérenniser les emplois. La Région s’est fixé l’objectif d’accompagner 300 entreprises volontaires de 10 à 500 salariés en 3 ans, pour lesquelles elle financera 100 % du diagnostic de terrain et de l’accompagnement méthodologique mené par des consultants référencés. Tout en proposant une aide à la mobilisation de dispositifs d’accompagnement et de financement, et un suivi par un référent Usine du futur de la Région ou de l’ADI Nouvelle-Aquitaine. « Ce financement est intégré au budget de performance industrielle de l’équipe de développement économique de la Région », précise Alain Rousset.

1 171 sites d’entreprises industrielles ou de service à l’industrie néo-aquitaines ont été diagnostiquées en 10 ans

« Souveraineté technologique et de transition écologique »

« Nous avons fait le choix il y a 10 ans de ne pas être un simple guichet mais d’être proactif en portant une politique industrielle régionale ambitieuse, dont l’Usine du futur. Depuis, nous vivons sous le règne de l’innovation, qu’elle soit technique, technologique ou humaine. Et les fruits sont là, avec des gains de productivité et de performance notables. Cet accompagnement dans la durée est d’ailleurs l’un des motifs d’attractivité de la Région », estime le président. Sur les 1 903 dossiers d’aides aux entreprises votés dans le cadre de l’Usine du futur, il y a en effet environ 3 dossiers par entreprise. Faisant écho à l’ambition de réindustrialisation du territoire national portée par le programme France 2030, le dispositif Usine du futur « a anticipé les enjeux de souveraineté technologique et de transition écologique », assure Alain Rousset, qui se présente volontiers comme « un amoureux des usines et de l’industrie ». Les entreprises industrielles souhaitant « améliorer leur compétitivité et leurs performances ; s’adapter aux contraintes et saisir les opportunités liées aux transitions sociétales et environnementales ; se transformer et/ou développer leur activité, leur organisation ou leur modèle économique ; développer leur ancrage territorial et identifier des ressources locales ; et mener un projet de transformation (stratégique, organisationnelle, numérique ou technologique) », pourront candidater dès le mois de septembre.

« L’Usine du futur a anticipé les enjeux de souveraineté technologique et de transition écologique »