De quoi parle-t-on, au juste, quand on parle d’écriture inclusive ? D’un ensemble de techniques de rédaction qui sont utilisées pour construire un langage non discriminant par rapport aux personnes de genre féminin. Sa finalité : donner une visibilité égale aux hommes et aux femmes dans la langue et donc dans nos représentations mentales.
Il s’agit bien d’un ensemble de techniques, de différents moyens permettant d’atteindre une même finalité. C’est d’abord la féminisation des métiers. Une autrice, une ministre, une sénatrice. C’est également le dédoublement, qui permet d’englober le masculin et le féminin, comme dans « les adhérents et les adhérentes ». C’est aussi l’emploi de mots épicènes, mots qui ont une forme unique au masculin comme au féminin : « membres de l’association » au lieu d’adhérents, « élèves » au lieu d’étudiants. Quand ces techniques ne sont pas applicables, on peut user de stratégies de remplacement, par exemple écrire « si vous recrutez » au lieu de « ceux qui recrutent ». L’écriture inclusive inclut également des néologismes : « les lecteurices » remplace « les lecteurs et les lectrices », le pronom « iel » englobe « il » et « elle ».
Enfin, dernier moyen, le point médian (parfois remplacé par un tiret) : les lecteur·ice·s. Celui-ci consiste en une abréviation écrite, évitant des dédoublements à rallonge : il conviendrait d’écrire « les lecteur·ice·s » quand on dirait à l’oral « les lecteurs et les lectrices », tout comme on écrit « M. » mais on dit « Monsieur ». Or ce point médian cristallise les tensions sur le sujet. On lui prête des difficultés de lisibilité. On le trouve extrême, militant. Et avec lui, c’est l’ensemble des techniques inclusives qui sont mises au banc.
Pourtant, l’écriture inclusive offre cette potentialité de discours universel. Quel politique ne jalonne pas son discours de « Françaises, Français » ou encore de « celles et ceux », marquant sa volonté d’afficher une adresse générique ? Pourquoi n’en serait-il pas de même, systématiquement, pour les entreprises ou organisations dont les cibles sont le plus souvent constituées d’hommes et de femmes ? Certaines communes comme Grenoble, Lyon ou Paris ont ainsi acté l’usage d’une écriture non discriminante dans leur communication. C’est le cas aussi de certaines entreprises.
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L’écriture inclusive a d’abord cet av…