Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Danielle Justes : une artiste des lieux

Du pavement, lumineux au soleil, sous la Grosse Cloche à Bordeaux à la place de la cathédrale côté légionnaire romain à Dax, l’artiste chalossaise Danielle Justes convoque toujours dans ses œuvres la mémoire des lieux. De l’art public sur les sols, à la rencontre des villes et de leurs habitants.

Danielle Justes

Danielle Justes © J. D.

Sur le sol gris clair de son atelier de Gamarde-les-Bains, Danielle Justes positionne, accroupie, des pierres taillées venues de toute la chaîne pyrénéenne, marbre vert d’Estours, rosé vert ou griotte de Campan, Paloma d’Arudy, Grand antique d’Aubert, rouge du Languedoc… Des couleurs qui auraient dû servir à concevoir quatre « Lithostrates pyrénéens », bancs géants d’une trentaine de mètres de long au total, pour contempler les montagnes sur le boulevard des Pyrénées à Pau, en Béarn voisin. Un projet suspendu que la mosaïste et « artiste des lieux » espère voir ressurgir lors d’un nouveau mandat, elle qui a passé sa vie à intégrer de l’art dans l’aménagement urbain ou paysager, depuis son retour dans les Landes après ses années parisiennes.

Recherche d’archives et témoignages

La native de Gamarde-les-Bains a fait les Beaux-Arts dans les années 1970, élève du peintre vénitien Riccardo Licata qui transposait la voix de sa femme chanteuse lyrique en mosaïques traditionnelles. Elle suit aussi alors l’université expérimentale de Vincennes, ouverte aux non-bacheliers et aux travailleurs, au côté notamment d’intellectuels chiliens ayant fui la dictature de Pinochet. De cette époque, elle a, entre autres, appris l’humilité et l’aspect si fragile de la liberté. La matière vivante, les explorations, les recherches d’archives et de témoignages, elle en fait alors son quotidien pour donner du sens aux lieux qu’elle investit. En travaillant l’espace mémoriel.

Le dallage arti…