C’est une sorte de home sweet home chaleureux que l’on découvre en empruntant une route de campagne jusqu’à la Grange animation. L’ancienne ferme familiale, restée vide une bonne quinzaine d’années, revit depuis que Clément Dartigues, qui a vécu là jusqu’à ses 17 ans avant de partir pour ses études, est revenu y vivre en 2020 durant le confinement.
Un professionnel aguerri
Sur place, le chef d’entreprise a tout refait du sol à la toiture, soit deux ans de travaux entièrement autofinancés commencés en octobre 2022 et finalisés en octobre 2024. Son objectif : faire de la ferme un lieu de formation et de travail convivial dédié au cinéma d’animation. De fait, spécialisé en développement visuel et direction artistique dans cette discipline, le trentenaire, habitué à travailler aux États-Unis, à Paris ou encore Madrid, voulait s’installer ici pour imaginer son propre lieu de vie et de travail et faire venir sur place les productions et studios européens d’animation. À son actif, Clément Dartigues a déjà travaillé sur de nombreux projets connus tels que le film Klaus par Netflix, la série Secret Level sur Prime Video, Missing Link du studio Laïka ou encore Twisted, le film d’animation de Mediawan Kids & Family, réalisé par Lino DiSalvo (La Reine des neiges, Raiponce), dont les premières images ont été dévoilées à Cannes. « Mon cœur de métier c’est le concept art ou dessin de pré-production pour le cinéma d’animation, explique-t-il. Une sorte de peinture numérique avec recherches de décors et de personnages qui facilite le travail des équipes en amont. »
À l’étage, le plateau de 50 m2 comprend 12 bureaux équipés de la fibre. © La Grange Animation
Un équipement de pointe
Sur place, au rez-de-chaussée, la Grange animation dispose d’une grande salle de réunion avec un immense écran interactif pour les présentations et visios avec les équipes. Une cuisine et une salle pour déjeuner sont à disposition. À l’étage, le plateau de 50 m2 comprend 12 bureaux et bien évidemment le bâtiment dispose de la fibre. « La Grange est scindée en deux sociétés : La Grange animation coworking et La Grange animation studios, dédiée au film d’animation, détaille Clément Dartigues qui s’est associé à Emmy Martino pour cette partie. Basée à Anglet, cette dernière gère l’aspect production et management, tandis que Clément est le directeur créatif. Régulièrement, ils se réunissent avec cinq autres membres de l’équipe pour faire le point sur leurs projets. Prochaine étape : équiper chaque poste de travail du coworking avec des tablettes graphiques et des ordinateurs et mettre sur pied sur place des formations. Pour l’aider dans ce travail, Clément prévoit d’embaucher prochainement une personne dédiée à la communication et au référencement du site afin de mieux faire connaître les lieux. De fait, si le premier workshop a fait salle comble et attire déjà les studios du monde entier (voir encadré), le reste de l’année est plus calme.
Au rez-de-chaussée, la salle de réunion avec un immense écran interactif pour les présentations et visios avec les équipes © La Grange Animation
Séjours en pleine nature
Pour autant, pas de quoi refroidir Clément Dartigues qui gère en parallèle la partie gîte. L’autre bâtiment familial peut accueillir jusqu’à 10 personnes et comprend cinq chambres. Ici, on vient travailler au calme et en pleine nature, on peut se promener, jardiner, s’occuper des poules et de la vie des lieux qui produit son propre jus de pommes, ses œufs et ses légumes. Dans les autres bâtiments encore endormis, d’autres projets sont en préparation. « Un jour, il y aura une orangerie pour mettre les plantes à l’abri l’hiver et pourquoi pas un autre espace de travail au calme pour se poser », imagine-t-il. L’idée : rénover l’existant sans dénoter dans la nature et conjuguer télétravail et ressourcement.
Depuis Pomarez notamment, la France est la troisième industrie au monde dans le cinéma d’animation. © La Grange Animation
Workshops internationaux
Après un premier rendez-vous sur cinq jours réussi en juin dernier, La Grange animation prévoit d’en organiser quatre à cinq autres chaque année. Le but : grâce à son réseau, faire venir sur place des intervenants de haut niveau pour une parenthèse 100 % cinéma d’animation, créer du lien et fédérer une communauté. « En deux jours, nous avons affiché complet avec des personnes venues de Los Angeles, Toronto ou encore Hong Kong », confie Clément Dartigues.
