Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Un établissement pour arte flamenco

Mi-septembre, Lionel Niedzwiecki a été nommé directeur général du nouvel établissement public qui organise le plus grand festival flamenco hors d'Espagne. Avec la mission de soutenir la création et d’amener l'art andalou au-delà des frontières montoises.

Arte Flamenco

© Sebastien Zambon

Jusqu’ici en régie directe avec le conseil départemental des Landes qui l’a créé, le festival Arte Flamenco qui a fêté cet été à Mont- de-Marsan sa 32e édition, est géré, depuis quelques mois, par un établissement public administratif (EPA). Une façon « d’avoir plus de sou- plesse et d’autonomie de fonctionnement dans la gestion administrative et budgétaire », explique Lionel Niedzwiecki, directeur général de l’EPA, à 57 ans, après avoir été membre du comité de direction du festival pendant 13 ans en tant que directeur de la communication du Département.

Cette structure dédiée facilite aussi le soutien à la création qui nécessite des cycles de production ou de coproduction à anticiper. Le prochain festival accueillera d’ailleurs l’été prochain, en ouverture, la première mondiale de la nouvelle création de la danseuse de Grenade, Patricia Guerrero. Quant à la scène française flamenca où de plus en plus d’artistes se professionnalisent, elle sera également mieux accompagnée.

Lionel Niedzwiecki , Arte flamenco

Lionel Niedzwiecki © Paco Sanchez

AGIR DE FAÇON PLUS COLLÉGIALE

Autre avantage selon Lionel Niedzwiecki, l’EPA permet au conseil d’administration présidé par Xavier Fortinon, président du conseil départemental, d’associer des partenaires publics dont la Ville de Mont-de-Marsan et l’Agglomération -le maire et président Charles Dayot y siège-, ainsi que des personnalités qualifiées de la société civile. Parmi elles, le directeur du conservatoire des Landes, Alain Bonte, la programmatrice Lucille Méziat, l’écrivain et directeur artistique des Rencontres à lire de Dax, Serge Airoldi, et Antonia Emmanuelli qui fut, avec son mari Henri, à l’origine du festival. « Cela permet de se réunir de façon plus collégiale et de partager les décisions », fait valoir Lionel Niedzwiecki.

PROPOSITIONS ARTISTIQUES À L’ANNÉE

Surtout, l’EPA doit permettre de réussir le développement territorial du flamenco à l’année. « Un des grands objectifs du festival et de l’EPA est d’annualiser son activité et de construire des propositions artistiques et culturelles sur l’ensemble du territoire, et pas unique- ment à Mont-de-Marsan la première semaine de juillet, même si cela restera toujours le moment fort », poursuit le nouveau directeur général, alors qu’Arte Flamenco attirait, en moyenne avant la Covid, 28 000 spectateurs sur une semaine dans la ville aux trois rivières. « Il y avait déjà un travail d’éducation artistique et de médiation avec les partenariats du Café music, de l’hôpital de jour Saint-Anne ou des Ehpad de Mont-de- Marsan. Nous avons désormais vocation, en dehors de la période estivale, à proposer aussi des choses ailleurs ». L’hiver dernier, les premiers Rendez-vous flamencos à Soustons, entre spectacle, stages et conférence, ont été empêchés par la crise sanitaire.

UNE PROGRAMMATION TERRITORIALE ANNONCÉE EN JANVIER

L’organisation est donc désormais à pied d’œuvre pour la saison 2022-2023 et de nouveaux partenariats. « Nous avons commencé à discuter avec Maremne-Adour- Côte-Sud (Macs), la Haute-Lande, et avec la Région Nouvelle-Aquitaine car l’idée est aussi de s’inscrire dans les réseaux régionaux ». Une programmation territoriale doit être annoncée en janvier, pour démarrer à la rentrée de septembre 2022, après le prochain festival. Le flamenco étant une culture à part entière aux modes d’expression variés, l’idée est de proposer aussi bien de la pratique (stages), que des spectacles et des événements autour des arts visuels : peinture, photographie, cinéma. « Un festival de cette importance-là (1,5 million d’euros de budget), majoritairement financé par la collectivité départementale, conclut Lionel Niedzwiecki, se doit d’être un outil de développement culturel pour l’animation du territoire. »