Couverture du journal du 06/04/2024 Le nouveau magazine

Surf : du pain sur les planches

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, était en visite dans les Landes, le 2 septembre. À Hossegor, elle a acté que le territoire se voulait leader en matière de surf. Pas inutile à la veille des Jeux olympiques.

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© Shutterstock

Sobriété, le maître-mot du moment ne fait pas toujours bon ménage avec les cortèges ministériels. Mais dans un pays éminemment jacobin, il n’est sans doute pas inutile qu’un(e) ministre vienne fouler le gazon local, fût-il synthétique, voire même le sable, pour évaluer l’application des politiques publiques, l’engagement des acteurs de terrain et la légitimité de leurs requêtes. Lors de son déplacement dans les Landes, le 2 septembre dernier, la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a ainsi pu apprécier les équipements de l’Isle verte, centre de préparation aux Jeux olympiques à Soustons, commune labellisée « Terre de Jeux », puis a lancé la saison 2 du « Pass’Sport » à Saint-Martin-de-Seignanx (voir encadré). Entre ces deux visites, elle a fait halte à Hossegor, dans les locaux de la Fédération française de surf (FFS), où l’attendaient le président, Jacques Lajuncomme, et un aréopage d’élus. La ministre a sorti de son sac un carnet et a beaucoup noté.

MOBILISATION SAISON 2

On se serait cru revenu à un temps pas si lointain, où la plupart des acteurs présents autour de la table, défendaient d’une seule voix, la candidature landaise pour l’épreuve français de surf aux JO de Paris 2024. Épreuve qui est finalement revenue à Tahiti et à sa mythique vague de Teahupoo. Cette déception ravalée, tous se mobilisent à nouveau pour faire retrouver au territoire sa position de leader en matière de surf, après une nouvelle déconvenue : l’annulation sans préavis du Quiksilver et Roxy Pro 2022 par la World Surf League (WSL), pour des raisons financières. Le maire de Soorts-Hossegor, Christophe Vignaud, et le président d’Eurosima (association européenne des industries de la glisse), Jean-Louis Rodrigues, ont brossé à la ministre, un tableau historique et économique des liens du surf avec ce territoire, sans oublier bien sûr son rayonnement sportif grâce à des vagues mondialement connues. Amélie Oudéa-Castéra a écouté, questionné, sans prendre d’engagement formel.

HORIZON 2024, 2025

D’autant que tous autour de la table n’avaient pas les mêmes priorités. Ainsi, Jacques Lajuncomme, le président de la FFS se rendra ce mois-ci aux États-Unis pour plaider auprès de l’ISA (association internationale des fédérations de surf), décisionnaire en la matière, pour que la dernière épreuve mondiale qualificative pour les JO, se déroule en France, en 2024. Et si c’est oui, il faudra alors se battre à nouveau pour que ce soit dans les Landes. « Il était important d’ores et déjà que la ministre entende la place du surf dans ce département », notait Lionel Causse, député des Landes. Christophe Vignaud ne désespère pas pour autant de faire revenir une épreuve du circuit mondial WCT à Hossegor en 2025. Dans cette optique, il a rencontré les représentants français de la World Surf League, pour connaître leurs intentions après le camouflet de cet été. Selon lui, la porte n’est pas fermée et ils y seraient favorables à l’horizon 2025 : « Les deux événements ne sont pas en concurrence et cette double perspective serait une formidable opportunité. » La ministre a pris acte de ces démarches et demandé d’établir une feuille de route afin de voir de quelle manière l’État pouvait l’accompagner. 2023 ne serait pas pour autant une année blanche avec, dans les cartons, le projet d’une manifestation autour des sports de glisse, surf et skate, qui permettrait de mettre en valeur ces disciplines et commencer à prendre la vague de 2024.

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Sur la plage centrale d’Hossegor, la ministre des Sports a assisté à un entraînement du club de sauvetage côtier et pu apprécier les valeurs de cette discipline © Xavier Ges

PASS’SPORT : PEUT ENCORE MIEUX FAIRE !

Plus d’un million et demi de jeunes bénéficiaires l’ont utilisé l’année dernière : bien, mais peut beaucoup mieux faire, selon la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, qui venait aussi dans les Landes pour la reconduction du dispositif du Pass’Sport.

« Il s’agit d’une allocation de 50 euros qui vise à aider les familles aux revenus modestes, titulaires de l’allocation de rentrée scolaire, à financer un abonnement, une licence dans un club sportif. Il existe aussi pour les personnes en situation de handicap », a-t-elle rappelé.

Depuis le 1er septembre, a été activé un nouveau portail en ligne (pass.sports.gouv.fr), plateforme où l’on retrouve toutes les informations sur le dispositif, mais aussi les aides complémentaires proposées par les collectivités locales. « Comme cela on a toutes les infos en un point unique », s’est réjouie la ministre qui a pu échanger avec les bénéficiaires, leur famille et les encadrants au stade Barrère à Saint-Martin-de-Seignanx, commune qui figure parmi les très bons élèves en matière de Pass’Sports délivrés, puisqu’elle affiche un taux de 42 % par rapport au nombre de personnes éligibles, contre 24 % pour le département et 19 % sur le territoire national.