Couverture du journal du 23/03/2024 Le nouveau magazine

Mont-de-Marsan, un jardin extraordinaire en cœur de ville

Dans deux ans, au centre d’un triangle qui relie la place Joseph-Pancaut, celle du Sablar et les arènes du Plumaçon, une coulée verte donnera une bouffée d’air pur à la partie sud du centre-ville de Mont-de-Marsan. « Ce projet de mutation d’un espace du cœur de ville en design actif s’inscrit dans une stratégie verte de plus grande ampleur », explique Charles Dayot, le maire, particulièrement engagé dans la démarche.

Jardin

© Agence Samazuzu

L’idée n’était pas précisément indiquée dans le programme des dernières élections municipales, mais la volonté de créer une liaison entre la gare et le quai de la Midouze et ainsi de rapprocher le grand parking gratuit des arènes des commerces du centre-ville était bien là. Restait à trouver une opportunité urbanistique. Charles Dayot avoue avoir mouillé la chemise et consacré de nombreuses soirées à trouver un passage et à négocier sa mutation. L’espace urbain de 7 000 m2, occupé par les anciens bâtiments industriels de l’entreprise Joseph Laulom, a été cette perle rare et les échanges avec la propriétaire ont été constructifs.

Actuellement, une grande partie de la surface qui va du boulevard de la République jusqu’à la place Joseph-Pancaut via la rue Cherche-Midi est occupée par des bâtiments vétustes. Leur démolition permettra de créer un espace large et aéré de la superficie d’un terrain de football.

UN ESPACE VERT ET ZEN

La première étape de la requalification urbaine du nouvel espace est passée par une enquête menée auprès des citoyens. Une nette majorité d’entre eux ont souhaité un espace vert et zen où les déplacements doux doivent être essentiels. En fonction de ces attentes, le maître d’œuvre composé de l’agence Samazuzu, du paysagiste David Abéradère et du bureau d’études techniques IMS, a élaboré un projet qui comprendra un gymnase extérieur, un skatepark, une piste cyclable, trois toboggans et jeux pour enfants, une dune boisée avec tables de pique-nique et un théâtre de verdure de 400 m2. Pour ce faire, les bâtiments qui datent des années 1960-1970 seront démolis, mis à part une partie de charpente métallique qui viendra discrètement rappeler le passé industriel du site. Aujourd’hui, le terrain compte deux arbres. Le projet attaché à la mise en place d’un véritable jardin d’ombre et de fraîcheur, où la biodiversité retrouvera sa place, prévoit d’en planter 200.

Les habitants pourront être associés à des travaux de jardinage dans lesquels chacun pourra trouver sa place (potager, verger, micro-forêts, massifs arbustifs…). Ce sera l’occasion pour chaque participant de redécouvrir les effets bénéfiques du maniement de la pelle et du râteau.

DESIGN ACTIF

Le futur projet qui reliera la place Joseph-Pancaut aux arènes a été pensé en mode « design actif ». Mont-de-Marsan fera ainsi la promotion de la pratique sportive. Forte de son label Terre de Jeux et de son référencement centre de préparation pour les Jeux olympiques de Paris 2024, et suite à son travail avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires pour son opération Action cœur de ville, elle suivra le guide du design actif publié par Paris 2024.

Charles Dayot, maire de Mont-de-Marsan, jardin

Charles Dayot, maire de Mont-de-Marsan

Le design actif est une notion qui permet de combiner les problématiques d’urbanisme, de santé et de développement de la pratique sportive dans des espaces de vie. Il invite ainsi à réfléchir à des politiques de conception de ces espaces sous un nouvel angle afin de faire davantage bouger les habitants et de rendre les espaces publics encore plus attractifs, tout en préservant le patrimoine puisque l’esthétisme est une part importante du design actif.

Il s’agit d’un outil novateur au service de l’attractivité des centres-villes, mais aussi de l’activité physique et de la mobilité de la population. À travers ses cinq grands principes (libre utilisation des installations, mixité et inclusion, incitation, approche usager et qualité urbaine), il tend à rapprocher de l’activité physique et sportive celles et ceux qui en sont le plus éloignés. Pour cela, il fait appel au jeu, au plaisir, à la découverte. Il restera un héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.

Le montant de la facture de la création de ce poumon vert au sud du centre-ville sera de l’ordre de 2,5 millions d’euros. Près de la moitié pourrait être subventionnée. Suivra, au nord, la requalification de la place Joseph-Pancaut avec salons de verdure.