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Labenne : l’Héliomarin rendu à la nature

À Labenne, l’institut Héliomarin, confronté à l’érosion du littoral, doit être déconstruit pour laisser place à la renaturation de la dune, des cheminements piétons et une maison du littoral.

Institut Héliomarin

Institut Héliomarin © N. B.

Sur la friche de l’institut Héliomarin, se devine encore la signature architecturale Art déco du centre de cure pour les affections osseuses chroniques et de son solarium, érigés en 1929 aux prémices de la station balnéaire de Labenne, avant de devenir sanatorium après-guerre, puis maison de retraite. Aujourd’hui grignoté par la dune sous les effets de l’érosion marine, l’établissement de 7 500 m2 désaffecté, préempté par la commune après une longue bataille juridique, a été racheté par le Conservatoire du littoral, en août 2021, moyennant 1,7 million d’euros, avec le soutien de la Région, du Département et de l’État. Il est désormais appelé à être déconstruit pour laisser place à la renaturation des 7 hectares, propriété du Conservatoire du littoral, qui courent au nord jusqu’au site capbretonnais de la Pointe, en passant par la chapelle Sainte-Thérèse désacralisée et restaurée en 2019.

ENTRE 2 ET 3 MILLIONS D’EUROS POUR LA DESTRUCTION ET LE DÉSAMIANTAGE

« Tout en préservant la mémoire de ce site où des gens ont vécu, joué, travaillé et qui a également une très forte valeur paysagère pour le territoire, il s’agira de supprimer le bâti dans un secteur à fort aléas à érosion qui pourrait concerner 80 % du site à l’horizon 2100 », résume Agnès Vince, directrice du Conservatoire du littoral. Mais aussi, selon les experts, d’éviter l’éventuelle pollution du littoral par l’amiante, dont les couches se sont superposées au fil des différents aménagements du bâtiment. C’est le budget de l’opération de déconstruction et de désamiantage des locaux, prévue de septembre 2023 à juin 2024 sous maîtrise d’ouvrage du Conservatoire du littoral, et chiffrée entre 2,2 millions et 2,9 millions d’euros (avec vitrification de l’amiante) qui a fait l’objet des travaux du comité de pilotage, réuni à Labenne, le 15 mars dernier, en présence de Jean-Luc Delpuech, maire de la commune, Pierre Froustey, président de la communauté de communes Maremne-Adour-Côte-Sud, du député Lionel Causse, de Thierry Baron, sous-préfet des Landes et d’Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine.

Si le premier tour de table financier demande encore à être affiné, « il faut qu’il y ait un acte fort de l’État pour nous aider dans ce périple qui va durer au moins quatre ou cinq ans », interpelle Jean-Luc Delpuech. Un long parcours, dont le budget global reste à définir, mais qui devrait passer par la restauration dunaire, l’aménagement des liaisons piétonnes entre le site de l’Héliomarin, la chapelle et les espaces rétro-littoraux. Dans l’intervalle, la Ville de Labenne planchera sur la maison de la dune ou du littoral, un site d’accueil du public qui pourrait proposer à l’horizon 2025, « des animations culturelles, des expositions, une information scientifique et pédagogique sur le risque d’érosion-submersion », résume le maire. Tout en conservant les traces de ce bâtiment typique des années 1930.