Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

HEJMO Hostel : le sens de l’hospitalité

Ils ont tout quitté pour ouvrir un nouveau concept d’auberge de jeunesse dans la zone Pédebert, à Soorts-Hossegor. Manon et Hugues Cretel, Quentin Boillot et Mélissa Latournerie ont réalisé leurs rêves cet été en accueillant leurs premiers clients à l’HEJMO Hostel.

l’HEJMO Hostel

© Hugues Cretel

La saison se termine avec succès et les quatre cofondateurs de l’HEJMO Hostel, heureux bien qu’épuisés, ont encore une belle énergie pour accueillir les nouveaux visiteurs, de passage pour trois semaines ou venus boire un café et profiter de la fibre dans l’espace de coworking.

« Mon rêve c’était d’ouvrir un lieu de vie pour les voyageurs et les locaux qui veulent dormir, manger, s’amuser ou travailler », explique l’initiatrice du projet, Manon Cretel. « Maison, foyer, communauté, c’est la traduction de Hejmo », précise Mélissa Latournerie qui a donné son nom en espéranto à l’établissement.

Il faudra plus de six ans pour réaliser l’HEJMO Hostel. À l’époque Manon et son mari Hugues ont des situations confortables à Paris. Après un passage dans le conseil chez Accenture, Manon entre dans le groupe Accor hôtels comme business manager. Hugues est commercial dans l’informatique pour le groupe allemand SAP. Quant à Quentin Boillot, le frère de Manon et sa compagne Mélissa Latournerie, ils travaillent à Toulouse et Bordeaux, comme mécanicien dans l’aéronautique et assistante maternelle.

Ils ont tous suivi les voies classiques, mais à la trentaine fringante (ils ont entre 30 et 36 ans), ils rêvent d’un lieu de vie dans les Landes où sont leurs attaches familiales et dont ils partagent l’art de vivre. « Je ne me voyais pas rester à Paris. Le rythme et les conditions ne me plaisaient pas. Et puis, le salariat, ça ne fonctionnait pas pour moi », indique Manon Cretel. L’idée d’ouvrir une auberge de jeunesse lui est venue alors que cette passionnée de voyage sillonnait l’Asie et l’Amérique du Sud, notant dans un petit carnet les points forts et l’originalité des hébergements qu’elle visitait. À Paris, chaque soir après le travail, Hugues et Manon font mûrir leur réflexion : ouvrir un hostel pas cher avec les codes du coliving et du coworking. Quentin et Mélissa rejoignent vite le couple et le projet se concrétise.

LES TREMPLINS FINANCIERS

L’élément déclencheur c’est l’opportunité d’un terrain à vendre dans l’extension de la zone Pédebert à Soorts-Hossegor, « justement l’endroit dont on rêvait car c’est un lieu qui bouge, en pleine mutation, où la saisonnalité s’étend ». Manon réussit à convaincre les banquiers : « Difficile d’être crédible quand on est une fille et qu’on est jeune ! », sourit-elle. Elle achète le terrain de 4 000 m2 grâce à l’aide d’investisseurs privés. L’aventure est lancée, les quatre cofondateurs se reconvertissent : Quentin en cuisinier après avoir passé un CAP, Hugues en barman après une formation de mixologie en Espagne, Mélissa accueille la clientèle et se forme à la comptabilité et Manon gère la direction de l’établissement et les finances. Une période à la fois complexe et enthousiasmante avec beaucoup d’incertitudes jusqu’à ce que la fine équipe remporte le tremplin financier « TINA tourisme » de la Région Nouvelle-Aquitaine pour leur projet novateur. L’enveloppe de 50 000 euros leur permet de payer les premières factures. Ils décrochent aussi le prix « Des cafés pour nos régions », doté de 10 000 euros, et le dispositif Pays Adour Landes Océanes les soutient à hauteur de 26 000 euros pour l’originalité de ce concept d’espace hybride. « Tout le monde nous a aidés, nos parents, nos amis, même des restaurateurs du coin », ajoute Manon.

l’HEJMO Hostel

© David Tran

« CE N’EST PAS QU’UN LIT POUR DORMIR »

À l’HEJMO Hostel, on rencontre aussi bien un digital nomad, un groupe d’amis, une famille, un « backpacker » (routard) ou un surfeur passionné. Ici voyages et loisirs sont compatibles avec le travail. De l’auberge de jeunesse traditionnelle, ils n’ont gardé que le mélange des cultures. Dans les cinq chambres doubles et les 54 places en dortoirs, le design est personnalisé, tendance et nature. L’espace commun avec une déco végétale branchée est l’épicentre de la convivialité. Dans ce cadre chaleureux et préservé, entouré de jardins et de pins, le lieu propose de nombreuses activités : du yoga sur le rooftop, des concerts, bientôt du théâtre et une scène ouverte pour accueillir du stand-up, des ateliers de création… « On aimerait devenir the place to be avec un programme pour tous les âges autour de concerts, karaoké, jeux de société. Ici on ne propose pas qu’un lit pour dormir ! » Un écosystème ludique et accueillant qui prévoit d’être ouvert à l’année.