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Dax : le presbytère réhabilité en logements

Le promoteur bordelais Maciflore investit 1,3 million d’euros dans ce bâtiment patrimonial du tout début du XIXe siècle, vendu par la commune. Une opération pour conforter la revitalisation du centre-ville.

presbytère

De gauche à droite : Florent Fauconnier, directeur général de Maciflore, Julien Dubois, maire de Dax, et Rémi Heurlin, directeur régional adjoint de la Banque des territoires, devant l’ancien presbytère © J. D.

Il y a à peine un an, un prêtre vivait encore dans ce presbytère, propriété de la commune depuis 1963, qui méritait une rénovation d’ampleur. En plein cœur de ville, donnant sur le parvis de la cathédrale et des Halles récemment restaurées, cet immeuble est « symbolique des actions que nous menons pour la revitalisation de la ville et du centre-ville en particulier », a fait valoir, lors d’une conférence de presse, Julien Dubois, maire de Dax depuis 2020, citant notamment la rénovation en cours du plateau piétonnier, de nouvelles pistes cyclables ou le projet de salle de spectacle polyvalente. « La vente que nous actons ce 14 décembre avec le projet porté par la société Maciflore et la Caisse des dépôts montre bien la direction que nous voulons prendre avec des bâtiments qui respectent le patrimoine de la ville. »

UN SAVOIR-FAIRE DE BORDEAUX À BAYONNE

Créée en 2012 pour réaliser des opérations immobilières dans le cœur de Bordeaux, Maciflore dont le groupe Pavillon Prévoyance (mutuelle bordelaise) est actionnaire à 51 %, va investir 1,3 million d’euros pour le réaménagement et la réhabilitation des 530 m2 de l’ancien presbytère datant du début du XIXe siècle et acheté à la ville seulement 130 000 euros. « Il y a de gros problèmes structurels. Entre aujourd’hui et dans un an, on va retraiter le bâtiment de fond en comble. Le bon prix, c’est celui qui permet de faire l’opération », a plaidé Florent Fauconnier, directeur général de Maciflore qui a déjà rénové une cinquantaine d’immeubles à Bordeaux en 10 ans dont certains emblématiques comme sur la place des Martyrs-de-la-Résistance ou cours Alsace-Lorraine.

Autour de la cage d ’escalier d’époque qui sera conservée et qui « a posé de grandes contraintes » au réaménagement, seront créés huit logements (déjà tous vendus) dont un T3 avec terrasse, des T2, T1 et un commerce (le restaurant voisin, le Mojo, devrait s’y agrandir). Le prix ? Entre 3 400 et 3 800 euros le m2 et une livraison annoncée au deuxième semestre 2024. La société bordelaise a également acquis les étages de l’immeuble de la Caisse d’Épargne attenante pour y aménager 15 logements de standing (14 déjà vendus, livraison en juin prochain), là même où étaient exposés, dans l’ancienne salle du conseil d’administration de la banque, les œuvres du peintre dacquois, Alex Lizal, récemment vendues aux enchères.

APPARTEMENTS POUR DES FAMILLES, DES CURISTES, DES JEUNES

« Il s’agit d’amener de la mixité d’usage dans les personnes qui vont y vivre, entre des appartements pour des familles, d’autres pour des curistes ou des plus petits logements pour des jeunes. Sur les dernières décennies, on s’est trompé : on a privilégié le tout-voiture en s’étalant sur les extérieurs et en vidant les centres-villes de lieux de vie », a déploré Florent Fauconnier dont la société se déploie aujourd’hui sur d’autres villes régionales (Bayonne, Cognac…). L’entrepreneur, Montois d’origine, s’est intéressé à Dax lors des journées Invest Dating organisées par la cité thermale en 2019 dans le cadre du programme de revitalisation Action cœur de ville.

« Cela fait trois ans qu’on a attiré mon attention sur ce bâtiment, a renchéri Rémi Heurlin, directeur régional adjoint de la Banque des territoires (Caisse des dépôts) qui soutient financièrement l’opération de rachat par un prêt concédé à Maciflore. Voilà aujourd’hui l’aboutissement d’un nouveau projet emblématique. L’opération de réhabilitation de l’hô- tel Splendid, avant même l’Action cœur de ville, était déjà dans cette philosophie. »

« Nous travaillons également sur d’autres bâtiments avec des porteurs de projet, certains vont démarrer rapidement, d’autres à plus long terme, avec l’obligation d’avoir de grands logements pour accueillir à nouveau des familles en centre-ville », a conclu Julien Dubois.